IVe Congrès de la Société de Philosophie des Sciences (SPS)
1-3 Jun 2012 Montréal (Canada)
Sunday 3
Organization and biology
Président: Jean Gayon
› 11:00 - 11:30 (30min)
› DS-R525, J.-A.-DeSève, 320 rue Sainte-Catherine Est
La chimie du vivant : clé de l'organisation ? Obstacles et enjeux du réductionnisme : le cas de la biochimie de la nutrition au 19e siècle.
Bognon Cécilia  1@  
1 : Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques  (IHPST)  -  Website
Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, CNRS : UMR8590, Ecole Normale Supérieure de Paris - ENS Paris
13 Rue du four 75006 PARIS -  France

Récurrente en philosophie comme en biologie, la question de la définition de la vie s'exprime à la fois dans des tentatives de caractérisation positive (auto-organisation, homéostasie, reproduction, évolution...) et de démarcation par tracés de frontières plus ou moins étanches (vivant – mort, organique – inorganique, minéral – végétal – animal...). Paradoxalement, c'est à réduire ces démarcations que travaille la biologie. Bien qu'elle se constitue comme discipline spécifique et autonome à la fin du 18e siècle, en se donnant pour objet l'organisme, en particulier à partir de la réflexion kantienne sur les « êtres organisés », la biologie cherche à déterminer les conditions physico-chimiques de la vie et des prestations fonctionnelles spécifiques des organismes vivants. L'émergence d'une chimie animale ou organique au début du 19e siècle, focalisée sur de l'étude de la nutrition, constitue une étape fondamentale dans ce processus, en tant que tentative de réductionnisme méréologique. Cependant ses premières réalisations contribuent à amplifier l'écart entre l'attention portée au niveau de l'organisme ou de l'organisation d'une part et l'analyse de ses composants en unités chimiques élémentaires d'autre part, avec pour conséquence d'accroître la distinction entre propriétés de l'organisme vivant et propriétés de ses composants élémentaires et de leur organisation, dans la mesure où les premières (auto-organisation, par exemple) semblent irréductibles aux secondes. Cette intervention propose de montrer comment les modifications internes à la biochimie au 19e siècle ont permis de surmonter cette tension entre le plan d'organisation et celui des éléments, en particulier autour de la notion d'homéostasie.

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