IVe Congrès de la Société de Philosophie des Sciences (SPS)
1-3 Jun 2012 Montréal (Canada)
L'industrie du nucléaire civil : la division du travail comme facteur de risque
Jebeile Julie  1@  
1 : IHPST
Université Panthéon-Sorbonne - Paris I

Dans cet exposé, j'étudie les conséquences de la division du travail sur la sûreté des centrales électriques dans l'industrie du nucléaire. L'étude de ces conséquences a été particulièrement discutée en sociologie de l'organisation du travail. Les sociologues admettent communément que la seule analyse technique des défaillances et des accidents possibles ne suffit pas à évaluer la fiabilité d'une centrale nucléaire. Il faut encore pouvoir s'assurer que l'organisation des ressources humaines est structurée de façon optimale face au risque nucléaire.

Je souhaite pour ma part montrer que cette organisation ne garantit pas la prévention épistémique nécessaire au contrôle efficace et complet des centrales électriques. Je soutiens que la distribution des tâches constitue en elle-même un facteur de risque à prendre en compte. A cette fin, j'examine d'abord les procédures « qualité » qui, dans les bureaux d'étude, règlent la manière d'effectuer les études d'accidents et de dimensionnement des centrales. Je montre, ensuite, que ces procédures ne permettent pas d'échapper à trois difficultés majeures qu'implique la distribution des opérations. Premièrement, les procédures « qualité » ne permettent pas d'éliminer les erreurs individuelles. Deuxièmement, la distribution des tâches diminue la possibilité d'interaction entre les individus de fonction et de spécialité différentes. Enfin, rien ne semble assurer la conservation du savoir-faire accumulé.


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