La science doit-elle être autonome pour être utile ?
1 : Centre d'Epistémologie et d'Ergologie Comparatives
(CEPERC)
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* : Corresponding author
CNRS : UMR6059, Université de Provence - Aix-Marseille I
29 Av Robert Schuman 13621 AIX EN PROVENCE CEDEX 1 -
France
L'idée que la science est susceptible de répondre aux besoins, tant épistémiques que pratiques, de la société, à la condition qu'elle en soit détachée, a longtemps dominé les façons de concevoir les rapports entre science et politique. Ce « modèle linéaire », certes encore très influent, est de plus en plus remis en question : l'existence d'une relation à sens unique entre connaissances scientifiques, supposées ne pas véhiculer de valeurs, et décisions politiques ne s'avère plus tenable, tout comme l'affirmation qu'une science libre de déterminer ses priorités est mieux à même de contribuer à la prospérité économique et à l'amélioration de nos conditions de vie. Il faut, dit-on, « démocratiser la science », et la voie privilégiée pour le faire serait celle d'une participation accrue du public.
Je montrerai qu'entre un retour à un Âge d'or, mythique, d'une science autonome, imperméable aux valeurs, et une forme participative de démocratisation de la science, d'autres voies sont non seulement possibles, mais préférables car plus réalistes dans la mesure où elles s'intègrent plus naturellement aux institutions et au fonctionnement de nos démocraties représentatives.
Je montrerai qu'entre un retour à un Âge d'or, mythique, d'une science autonome, imperméable aux valeurs, et une forme participative de démocratisation de la science, d'autres voies sont non seulement possibles, mais préférables car plus réalistes dans la mesure où elles s'intègrent plus naturellement aux institutions et au fonctionnement de nos démocraties représentatives.