Le concept de "Dose Journalière Admissible“ (DJA) - entre science, politique de réglementation et industrie.
1 : Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques
Université Panthéon-Sorbonne - Paris I
2 : University of Konstanz
University of Konstanz
Lorsque nous mangeons des aliments (fruits, légumes ou produits tout préparés), nous sommes constamment exposés à des molécules potentiellement nuisibles à notre santé – conservateurs, colorants, résidus de pesticides ou d'insecticides, etc. Les agences de réglementation - en France l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), en Belgique l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, European Food Safety Authority), ou Santé Canada - sont censées nous protéger contre le risque lié à l'ingestion de ces additifs ou résidus (à court et long termes). L'un des concepts clé dans la gestion du risque est la "Dose Journalière Admissible" (DJA), censée mesurer la "quantité de substance chimique que l'on peut ingérer quotidiennement et pendant toute une vie sans qu'il y ait de risque pour la santé".
Officiellement un concept "purement scientifique", la DJA est néanmoins l'objet de nombreuses contestations au sein de la communauté scientifique. Au vu de ces critiques, que penser de la "scientificité" de ce concept de mesure et de son processus particulier de détermination ? Peut-on réellement parler de 'concept scientifique'? Ou bien faut-il y voir un 'bricolage pseudo-scientifique' fondé sur des considérations politiques et socio-économiques ? Nous nous proposons ici d'examiner la genèse historique, la "définition" technique, et le processus de détermination d'un concept qui pose la question plus générale des relations entre science, politique et industrie au sein de notre société.
Officiellement un concept "purement scientifique", la DJA est néanmoins l'objet de nombreuses contestations au sein de la communauté scientifique. Au vu de ces critiques, que penser de la "scientificité" de ce concept de mesure et de son processus particulier de détermination ? Peut-on réellement parler de 'concept scientifique'? Ou bien faut-il y voir un 'bricolage pseudo-scientifique' fondé sur des considérations politiques et socio-économiques ? Nous nous proposons ici d'examiner la genèse historique, la "définition" technique, et le processus de détermination d'un concept qui pose la question plus générale des relations entre science, politique et industrie au sein de notre société.