Nanotechnologies et diagnostic moléculaire des maladies multifactorielles : enjeux épistémologiques et éthiques liés au développement d'une instrumentation en contexte de sous-détermination théorique.
1 : Cetcopra EA 2483
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Les nanotechnologies sont fréquemment présentées comme une perspective de progrès décisif dans l'évolution des technologies d'analyse biologique à haut débit (biopuces et séquençage). La technologie orientée vers l'instrumentation diagnostique ne constitue pas pour autant une condition suffisante pour le progrès de la clinique, car elle se déploie dans un espace d'incertitudes et de controverses.
Les maladies multifactorielles, appelées ainsi car elles possèdent des composantes génétiques et des composantes environnementales, présentent une complexité qui ne permet pas, lorsqu'on cherche à les diagnostiquer, de définir a priori et avec certitude le ou les niveaux d'expression génétique auxquels il faut chercher des biomarqueurs moléculaires cliniquement pertinents. Les technologies correspondant à ces différents niveaux se trouvent ainsi mobilisées de façon tantôt complémentaire, tantôt concurrentielle. Il n'y a pas dans ce cas de division naturelle du travail qui organise la médiation technique du regard clinique. Dans ces zones d'incertitude s'enracinent des enjeux éthiques, mais aussi la question de la nature des critères qui guident le développement d'une instrumentation.
On s'interroge ici sur le rapport entre les instrumentations et les paradigmes cliniques compris comme représentations et convictions quant à ce qui définit le vivant humain et sa santé. D'un côté, la technologie peut modifier les paradigmes cliniques, mais, réciproquement, des partis-pris, des systèmes de valeur présidant plus ou moins explicitement aux orientations cliniques contribuent à l'évaluation des technologies, qui se trouve ainsi soumise à des critères qui ne sont pas uniquement épistémologiques.
Les maladies multifactorielles, appelées ainsi car elles possèdent des composantes génétiques et des composantes environnementales, présentent une complexité qui ne permet pas, lorsqu'on cherche à les diagnostiquer, de définir a priori et avec certitude le ou les niveaux d'expression génétique auxquels il faut chercher des biomarqueurs moléculaires cliniquement pertinents. Les technologies correspondant à ces différents niveaux se trouvent ainsi mobilisées de façon tantôt complémentaire, tantôt concurrentielle. Il n'y a pas dans ce cas de division naturelle du travail qui organise la médiation technique du regard clinique. Dans ces zones d'incertitude s'enracinent des enjeux éthiques, mais aussi la question de la nature des critères qui guident le développement d'une instrumentation.
On s'interroge ici sur le rapport entre les instrumentations et les paradigmes cliniques compris comme représentations et convictions quant à ce qui définit le vivant humain et sa santé. D'un côté, la technologie peut modifier les paradigmes cliniques, mais, réciproquement, des partis-pris, des systèmes de valeur présidant plus ou moins explicitement aux orientations cliniques contribuent à l'évaluation des technologies, qui se trouve ainsi soumise à des critères qui ne sont pas uniquement épistémologiques.